Dire « Sadaqa Allâhu-l-`Adhîm » à l’issue de la lecture du Coran
mercredi 17 août 2005
Question
Est-ce que dire « Sadaqa Allâhu-l-`Adhîm » [1] après la récitation du Coran pendant la prière est une innovation religieuse blâmable (bid`ah) ?
Réponse de Sheikh `Atiyyah SaqrDire « Sadaqa Allâhu-l-`Adhîm » après la récitation du Coran ou son audition n’est pas une innovation religieuse blâmable (bid`ah) pour les raisons suivantes :
Aucune preuve n’a été rapportée pour l’interdire. C’est une forme de mention d’Allâh (dhikr), ce qui est recommandé à tout moment.
Certains savants ont parlé du mérite de prononcer cette expression et l’ont considérée parmi les étiquettes de la récitation coranique. Ils soutiennent même que son usage durant la prière rituelle ne l’annule pas.
Cette expression, ainsi que d’autres du même type, sont mentionnées dans le Coran : « Dis :
"C’est Allâh qui dit la vérité (Sadaqa Allâhu). Suivez donc la religion d’Abraham, Musulman droit. Et il n’était point du nombre des associateurs". » [2] «
Et quand les croyants virent les coalisés, ils dirent : "Voilà ce qu’Allâh et Son Messager nous avaient promis ; et Allâh et Son Messager disaient la vérité (wa Sadaqa Allâhu wa Rasûluh)". Et cela ne fit que croître leur foi et leur soumission » [3]
Dans la préface de son Exégèse,
Al-Qurtubî cita Al-Hakîm At-Tirmidhî qui a compté parmi les règles de bienséance de la récitation du Coran le fait de dire à la fin de la lecture, « Véridiques sont les paroles d’Allâh — Exalté soit-Il —. » ou d’autres expressions similaires attestant de la véracité de tout ce qu’Allâh dit (dans le Coran), et témoignant que le Messager — paix et bénédictions de Dieu sur lui — a transmis le Message à l’humanité. On dira par exemple : « Allâh a dit la vérité et Son honorable Messager l’a transmise » et ensuite le confirmer en disant : « Seigneur, Tu as dit la vérité. Tu l’a envoyée à Tes Messagers, et nous sommes témoins qu’elle est vraie. Ô Allâh, compte nous parmi les témoins de la vérité ».
Ensuite, il convient que celui qui récite fasse des invocations comme il l’entend.
Dans le livre
Fiqh Al-MadhÂhib Al-Arba`ah (« La Jurisprudence des Quatre Écoles »), édition du Ministère Égyptien des Awqâf, il est dit : «
Si l’on prononce une invocation telle que “ Sadaqa Allâhu-l-`Adhîm ” à l’issue de la récitation, cela n’annule pas la prière rituelle si l’intention est de glorifier Allâh, ou de Le mentionner.
Les Shâfi`ites soutiennent que la prière n’est pas du tout invalidée en prononçant ces mots. »
Ceci étant dit, je me demande comment certaines personnes osent considérer le fait de dire « Sadaqa Allâhu-l-`Adhîm » après la récitation du Coran comme une innovation religieuse blâmable (bid`ah). Nous devrions être plus prudents lorsque nous donnons des avis juridiques, car Dieu a dit : «
Et ne dîtes pas, conformément aux mensonges proférés par vos langues : "Ceci est licite, et cela est illicite", pour forger le mensonge contre Allâh. Certes, ceux qui forgent le mensonge contre Allâh ne réussiront pas. » [4]
Et Dieu est le plus savant.
P.-S.
Traduit de l’anglais du site islamonline.net
Notes
[1] « Sadaqa Allâhu-l-`Adhîm » signifie « Dieu le Majestueux dit vrai ». Certains savants incluent cette expression dans les règles de bienséance à observer lors de la lecture du Coran. C’est pourquoi elle est largement usitée par les grands récitateurs de Coran. NdT.
[2] Sourate 3, Al `Imrân, La famille d’Amram, verset 85.
[3] Sourate 33, Al-Ahzâb, Les Coalisés, verset 22.
[4] Sourate 16, An-Nahl, Les Abeilles, verset 116.
source
http://www.islamophile.org/spip/Dire-Sadaqa-Allahu-l-Adhim-a-l.html definition de innovation selon les grands savants
1- Y a-t-il une bonne bid3a et une mauvaise bid3a ou non ?
2 - Comment faire la différence entre les deux ?
I - Définition des savants
1- L'imam ach-Chafi3i :La bid3a est deux choses, il y a une bonne et une mauvaise bid3a :
a- La mauvaise c'est celle qui contredit le coran ou la sunna ou les actes et faits des sahaba ou un consensus de la oumma.
b- La bonne bid3a c'est tout bien qui ne contredit pas ce qui a été cité.
Sayyidna Omar

quand il a vu les sahaba se regrouper pour faire la prière de tarawih à la mosquée, chose qui
n'existait pas à l époque du prophête , alors sayyiduna omar

a dit ce regroupement pour faire salat at-tarawih est
une bonne bid3a.
Fin de la parole de
chafi3i rapportée par l'imam al-Bayhaqi dans son ouvrage manaqib achafi3i2
- Le grand savant surnommé le sultan des oulema al-3iz ibn Abdessalam :
La bid3a est un acte qui n'existait pas à l époque du prophète et elle se divise en 5 parties:
1- bid3a obligatoire wajiba.
2- bid3a interdite (haram)
3- bid3a recommandée (manduba)
4- bid3a deconseillée (makrouha)
5- bid3a autorisée (mubaha)
La bid3a selon lui doit etre exposée aux régles de la chari3a pour voir à quelle partie on doit la relier.
Il donne des exemples pour chacune des parties citées :
1- bid3a obligatoire (wajiba)- apprendre la science de la grammaire arabe afin de comprendre les textes coraniques et ceux de la sounna.
- l'instauration des sciences qui protègent la chari3a comme la science de ousoul al-fiqh ou de la aqida ou la science de hadith etc... Tout cela n'existait pas en temps que science à l'époque du prophète .
2- bid3a interdite (haram)Des sectes innovatrices ont inventé des croyances contraires à la croyance sunnite comme la croyance de qadariya, des jabriya ou des mourijiites et répondre à ces innovateurs est une obligation.
3- bid3a recommandée (manduba)- la construction des écoles et des ponts et tout acte de charité ou d'intérêt public qui n'existait pas à l'époque du prophète .
- parler des questions des maladies du coeur comme le fait le soufisme et apprendre la science de la polémique et la logique pour répondre aux attaques contre l'islam.
4- bid3a déconseillée (makrouha)- l'excès dans l'art islamique et les dessins ou le gaspillage dans l'architecture des mosquée ou le fait de trop dessiner les feuilles du coran.
5- bid3a autorisée (mubaha)- se saluer en se touchant les mains après la prière.
- manger un bon repas, porter de meilleurs vêtements ou constuire de très bonnes maisons.
Fin de la parole de
al-3iz ibn Abdessalam rapportée par l''imam an-Nawawi dans son ouvrage tahdib al-asmaa wa al-lugaat3-
L'imam al-Ghazali (rahimahu Allah) :
La bid3a se divise en deux :
- une bid3a mauvaise : celle qui contredit une sunna de telle sorte qu'elle fera disparaître une sunna.
- une bid3a bonne qui ne contredit pas une sunna.
Il ajoute dans son célèbre ouvrage al-ihya (revivification des sciences religieuses) :
Tout ce que l'on fait et que le prophète n'a pas fait n'est pas une mauvaise bid3a, car la mauvaise bid3a doit contredire une sunna ou une bid3a qui efface un commandement de la chari3a.Fin de la parole de l'imam al-Ghazali dans son ihyaL'imam Sufyan ath-Thawri, un grand savant a dit :
"Le vrai savant c'est celui qui plonge dans le coeur du Coran et de la Sunna afin d'en sortir une fatwa qui donne des solutions aux gens. Car dire que tout est haram (interdit), sans rentrer dans le coeur des Textes, tout le monde peut le faire".