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et

voici le tafisir de la sourate 88 al-ghachiya
je poste une partie car ses un peu long la suite un peu plus tard
bonne lecture a tous et bon courage pour ce et celle qui apprenne la sourate

L'enveloppante (al-Ghâshiya)
Sourate 88 (26 versets, révélés à La Mecque)
Tafsirs Ibn Abbas Al Jalalayn Al Sabunî
Préparé par Tahar Gaïd
Introduction
Le nom porté par la présente sourate figure dans le premier verset : al-Ghâshiya qui est un des noms de la résurrection. Elle correspond à la précédente du fait qu'elle apporte quelques détails au sujet de la description de l'état du croyant, de celui du mécréant, du Paradis et de l'Enfer, tandis que la précédente ne faisait que les mentionner d'une façon relativement superficielle. D'une manière générale, elle traite deux sujets d'une grande importance :
1 - Elle parle du Jour de la résurrection, des phénomènes qui s'y produisent et de la terreur qu'il provoque. Elle décrit l'état douloureux dans lequel se trouvera le mécréant et celui florissant du croyant. Elle met en évidence la domination de Dieu sur tout l'univers et l'inéluctabilité du retour de l'homme vers Lui.
1 - T'est-il parvenu le récit de l'enveloppante ? - 2 - Ce Jour-là, il y aura des visages humiliés, - 3 - préoccupés, harassés. - 4 - Ils brûleront dans un Feu ardent, - 5 - et seront abreuvés d'une source bouillante. - 6 - Il n'y aura pour eux d'autre nourriture que des plantes épineuses - 7 - qui n'engraissent, ni n'apaisent la faim.
2 - Elle expose les arguments et les preuves de l'Unicité du Seigneur des mondes, de Sa puissance invincible et de Sa merveilleuse création : les chameaux endurants, le ciel grandiose, les hautes montagnes, la vaste terre. Toutes ces créations témoignent de l'existence de Dieu, de Son unicité, de Sa majesté, de Sa grandeur et de Son pouvoir illimité.
17 - Ne considèrent-ils pas les chameaux, comment ils ont été créés, - 18 - et le ciel comment il est élevé, - 19 - et les montagnes comment elles sont dressées - 20 - et la terre comment elle est nivelée.
Elle se termine en exposant la fonction du Prophète - que la prière et le salut soient sur lui -, à savoir la communication et le rappel du Message divin. Il est fait mention de l'appel, au moyen de l'exhortation et de la sagesse, adressé aux gens pour obéir à Dieu. Il n'est pas donné au Prophète - que la prière et le salut soient sur lui - de contraindre les gens à embrasser l'Islam. Son rôle est de conseiller. C'est à Dieu qu'il appartient, le Jour du Jugement dernier, de décider ceux qui doivent être récompensés ou châtiés.
21 - Eh bien rappelle ! Tu n'es qu'un rappeleur, - 22 - et tu n'es pas un dominateur sur eux. - 23 - Sauf celui qui tourne le dos et ne croit pas, - 24 - alors Allah le châtiera du plus grand châtiment. - 25 - Vers Nous est leur retour.
Dieu expose clairement la fonction de Son Envoyé : c'est la communication du Message. Quant à juger les hommes et décider de leur rétribution selon les œuvres réalisées, cela relève du Droit de Dieu, le Tout-puissant, le Sage, le Miséricordieux.
26 - Ensuite, c'est à Nous de leur demander compte.
Le Prophète avait pour habitude de réciter la sourate sabbi h isma rabbika al-a'la et hal atâka h adîthu-l-ghâshiya lors de la prière du vendredi et des deux aïds. C'est ce qui est rapporté par Muslim, l'imam Mâlik, Abû Dâwud, an-Nisâï et Ibn Mâjja.
Étude et commentaire
Cette sourate traite une question qui constitue l'un des pivots de la 'aqîda islamique, à savoir de la résurrection. Cela a été d'ailleurs un des thèmes des sourates précédentes. Mais dans ce contexte, elle le fait de sorte que l'auditeur en écoute le récit avec un sentiment d'espoir et de crainte. Son nom " al-ghâshita ", l'enveloppante, suffit à expliquer l'état étouffant qu'elle provoque dans les esprits et les cœurs de tous les hommes depuis l'aube de l'humanité.
Ce qu'est al-ghâshiya
1 - T'est-il parvenu [ô Muhammad !] le récit de l'enveloppante [de la résurrection, celle-ci enveloppant les créatures des terreurs qu'elle provoque] ?
Ad-dâhiya , c'est la catastrophe, le malheur, la calamité. C'est le grand cataclysme qui enveloppera, de son extraordinaire effroi, les gens. Il s'agit, en effet, de la résurrection. Elle a été appelée al-ghâshiya parce que tout ce qu'elle provoque, est affreuse, atroce, laideur insupportable et infamie. Le Très-Haut dit : "Ô hommes ! Craignez votre Seigneur. Le séisme (qui précédera) l'Heure est une chose terrible. Le jour où vous le verrez, toute nourrice oubliera ce qu'elle allaitait, et toute femelle avortera de ce qu'elle portait. Et tu verras les gens ivres alors qu'ils ne le sont pas. Mais le châtiment d'Allah est dur". (S.22, 1 et 2)
L'état des mécréants le Jour de la résurrection
2 - Ce Jour-là [celui de la résurrection], il y aura des visages humiliés [à cause de l'état où ils se trouveront], - 3 - préoccupés, harassés [ à cause des chaînes qui les ligotent et du joug autour de leurs cous ] - 4 - Ils brûleront dans un Feu ardent, - 5 - et seront abreuvés d'une source bouillante.
Ces versets donnent un aperçu de l'état des malheureux mécréants, impies et égarés. Leurs visages seront marqués par l'humiliation, l'ignominie et la vilenie. Les signes de la lassitude et de l'extrême fatigue les imprégneront parce qu'ils traîneront des chaînes énormes, enveloppant tout leurs corps, quand ils escaladeront des montagnes («Je vais le contraindre à gravir une pente") (S.74, 17)) et traverseront des vallées avant d'être jetés en Enfer, comme on jette des animaux dans un bourbier. Le Très-Haut dit : "Ceux qui traitent de mensonge le Livre (le Coran) et ce avec quoi Nous avons envoyé Nos messagers, ils sauront bientôt, quand des carcans à leurs cous et avec des chaînes, ils seront traînés dans l'eau bouillante et qu'ensuite ils brûleront en Enfer". (S.22, 70 à 72)
Ils entreront en Enfer où des flammes rugissantes, attendant les ennemis de Dieu, rôtiront leurs corps. La torride chaleur des lieux leur donnera une extrême soif. Mais ils n'auront, en guise de boisson, qu'une eau brûlante. "Ceux qui s'éternisent dans le Feu et qui sont abreuvés d'eau bouillante qui leur déchire les entrailles". (S.47, 15)
La nourriture des hôtes du Feu
6 - Il n'y aura pour eux d'autre nourriture que des plantes épineuses, [que les bêtes elles-mêmes ne pourront pas manger], - 7 - qui n'engraissent, ni n'apaisent la faim.
Les habitants de l'Enfer n'auront pour toute nourriture que le d arî' qui est une plante amère et épineuse. C'est le plus infect des aliments, un poison mortel. Cette plante était bien connue par les Arabes du temps du Prophète - que la prière et le salut soient sur lui ; ils savaient qu'elle n'est d'aucun secours aussi bien pour les humains que pour les animaux.
Az-Zujjâj dit que le d arî’, cette plante épineuse, est consommée par les chameaux quand elle est tendre. Une fois sèche, ils l'évitent et prennent leurs distances d'avec elle.
D'ordinaire, les aliments apaisent la faim. Mais cette plante ne produit aucun effet : elle ne fait pas grossir et ne supprime pas la douleur de la faim.
Abû ad-Dardâ a dit que Dieu entretiendra la faim des hôtes du Feu. Le manque à manger sera si atroce qu'ils lanceront des appels pour les libérer de ce châtiment. Ils accepteront de manger les plantes épineuses qu'on leur servira. Ils se rappelleront qu'en ce monde ils entretenaient la détresse et l'angoisse. Dieu accroîtra alors leur soif et leur fera donner une eau si brûlante qu'en l'approchant de leurs lèvres, la peau de leurs visages se détachera. En atteignant leurs estomacs, leurs intestins seront tranchés.
Ce châtiment est donc la conséquence de leurs actes qui ne leur rapporteront aucun profit dans la vie dernière. Leurs œuvres ne se fondaient pas sur la religion de l'Unicité pure de Dieu et sur la plus parfaite des sincérités. Or Dieu n'agrée que les actes sincères et purs. A cet effet, Il dit : "Dis : "Voulez-vous que Nous vous apprenions lesquels sont les plus grands perdants, en œuvres ? Ceux dont l'effort, dans la vie présente, s'est égaré, alors qu'ils s'imaginaient faire le bien. Ceux-là ont nié les signes de leur Seigneur, ainsi que Sa rencontre. Leurs actions sont donc vaines". Nous ne leur assignerons pas de poids au Jour de la résurrection. C'est que leur rétribution sera l'Enfer, pour avoir mécru et pris en raillerie Mes signes et Mes messagers". (S.18, 103 à 106)
Remarque : Des lecteurs pourront objecter que le Coran contient des contradictions puisque dans ce verset, il est dit que les mécréants n'auront comme nourriture qu'une plante épineuse, tandis que dans cet autre verset, il est dit "il (le mécréant) n'a d'autre nourriture que le pus" (S.69, 36). Il faut savoir que l'un n'exclut pas l'autre. Les formes du châtiment sont variées et les catégories des damnés sont également variées. Donc, la nourriture des uns se différencie de celle des autres, de la même manière qu'en prison on ne met pas dans la même cellule le voleur à la sauvette et l'assassin. De plus, certains criminels peuvent être dans l'isolement tandis que d'autres auront des codétenus dans leur chambre.
Les 'ulama disent que l'Enfer comporte plusieurs degrés. Il y a également une hiérarchie dans la composante de ses hôtes. Les uns mangeront le zaqûm. Les autres consommeront le ghaslîn. Une autre catégorie aura pour nourriture le d arî'. Quant à la boisson, les uns boiront du h amîm tandis que les autres se désaltèreront avec du pus.
L'état des croyants au Paradis
8 - Ce jour-là, il y aura des visages épanouis, - 9 - contents de leurs efforts [d’avoir accompli de bonnes œuvres ici-bas]. - 10 - [Ils seront] dans un haut Jardin.
Au Jour de la résurrection, les visages des hommes pieux seront resplendissants de bonheur. "Tu reconnaîtras sur leurs visages l'éclat de la félicité". (S.83, 24). Cet état d'allégresse explique leur bon comportement religieux et moral en ce monde. Leurs œuvres ont été faites pour être agréées par Dieu. Au Paradis, ils verront donc que leurs actes salutaires auront porté leurs fruits. C'est pourquoi leurs visages rayonneront de bonheur.
Et comment en serait-il autrement alors que les gens pieux seront au Paradis, dans des Jardins situés, par respect et considération, dans des lieux élevés !
Le Paradis, demeure de repos et de sécurité
11 - où ils n'entendent aucune futilité.
Il n'y aura ni insulte, ni parole immorale, ni injure, ni mot déplacé. C'est que le Paradis est un lieu de paix et de sécurité où tout bavardage, tout mensonge, toute plaisanterie sont exclus. Nous n'ignorons pas que lorsque nous nous trouvons dans une assemblée qui réunit des intellectuels et des chercheurs, l'atmosphère est empreinte de solennité et les débats sont d'un grand sérieux. Qu'en est-il alors au Paradis ! "On n'y entend nulle parole insignifiante ; seulement "Salâm" = Paix !" (S.19, 62) et " Là, ils se passeront les uns les autres une coupe qui ne provoquera ni vanité ni incrimination" (S.52, 23). C'est dire que les hôtes du Paradis ne parleront qu'avec sagesse, en louant Dieu et en Le glorifiant de leur avoir fait don de tant de bonheurs spirituels, sans qu'ils fournissent aucun effort, donc sans se fatiguer. Quand ils viendront à transpirer, leur sueur sentira l'odeur du musc.
12 - Là, il y aura une source [d’où] coule [une eau fraîche et agréable].
Az-Zamakhsharî dit que les sources du Paradis sont nombreuses. Leurs eaux coulent de tous les côtés. Elles jaillissent dessous des montagnes de musc. Dieu dit, en parlant du Paradis en général : "Tel est le Paradis qui a été promis aux pieux : sous lequel coulent les ruisseaux ; ses fruits sont perpétuels, ainsi que son ombrage. Voilà la fin de ceux qui pratiquent la piété, tandis que la fin des mécréants sera le Feu". (S.13, 35)
Al-Ghâshiya enveloppe les essences et les anéantit par la lumière de la manifestation du réel. C'est ainsi qu'elle enveloppe la raison de son ivresse et c'est alors que les gens se dévoilent et apparaissent en heureux et en damnés. Il s'ensuit la présence d'âmes harassées par les peines endurées. Elles n'auront pour boisson que leur ignorance et leurs fausses croyances. Quant à leur nourriture, elles n'auront qu'une science sans aucune utilité. Par contre, il y aura des visages souriants parce qu'ils avaient agi dans la voie de la piété et l'acquisition des vertus, à savoir la voie de Dieu. Au Paradis, ils n'entendront que des paroles pleines de sagesse et de connaissances utiles, que des paroles de glorification et de louange. Ils verront couler des sources de sciences où s'insèrent le dévoilement et l'Unicité divine. Les noms divins, que les heureux connaîtront, élèveront leur rang et leur considération. Chaque Attribut de Dieu produira des effets sur eux et les couvrira de sa lumière.
Les conditions de cette situation attrayante
13 - Là, [ ils seront assis sur ] des divans élevés [ qui est une marque de leur considération ] - 14 - et [ boiront dans ] des coupes posées [ au bord de ces sources ] - 15 - [ Ils seront adossés à ] des coussins rangés [ l'un à côté de l'autre ] - 16 - et des tapis étalés.
Selon un hadîth "La hauteur de l'élévation de ces divans est la distance entre le ciel et la terre. Son parcours est égal à cinq cents années". Assis donc sur ces divans, au bord des sources, ils auront des boissons chaque fois qu'ils auront soif. "On fera circuler parmi eux des plats d'or et des coupes" (S.43, 71). Quand ils voudront se reposer, ils s'adosseront à des coussins, rangés les uns à côté des autres. Des tapis seront déroulés devant eux.
Toutes ces descriptions sont allégoriques. L'objet est de montrer la félicité, la prospérité et le plaisir qu'on trouve dans le Paradis. Il serait hasardeux de faire des comparaisons avec les jouissances de ce monde. Ibn 'Abbâs a dit : "Il n'y a de comparable entre ce qui existe au Paradis et dans ce monde que le nom". Si Dieu mentionne ces merveilles et en donne une description, c'est pour mieux rapprocher leur compréhension de l'entendement humain. En fait, la réalité des choses n'est connue que de leur Créateur. Un hadîth qudsî précise : "J'ai préparé à Mes serviteurs, qui ont accompli de bonnes œuvres, ce que l'œil n'a jamais vu, ce que l'oreille n'a jamais entendu et qui n'a jamais effleuré le cœur d'un humain".
En résumé, la récompense des croyants sera à la fois matérielle et spirituelle. Le Coran en donne sept descriptions :
1 - Ils seront dans un Paradis élevé de par sa position et sa considération.
2 - Les hôtes n'entendront aucune parole désagréable.
3 - Il y a, au paradis, des sources qui coulent sur la surface du sol, sans canalisation et autant de fois que les hôtes le demandent. Les boissons seront variées.
4 - Il y a des lits surélevés.
5 - Il y a des coupes.
6 - Il y a des coussins alignés les uns à côté des autres.
7 - Il y a des tapis étalés sur le sol.
La nécessité de réfléchir sur les créations divines
A présent, Dieu expose les preuves de Sa toute-puissance et de Son unicité afin d'exhorter les hommes à la réflexion et de tirer les enseignements appropriés.
L'endurance du chameau :
17 - Ne considèrent-ils donc pas [ces mécréants] les chameaux [dont les poils leur servent à tisser leurs vêtements], comment ils ont été créés ?
Si Dieu mentionne le chameau, c'est parce que les Arabes le considéraient comme étant le meilleur animal et le plus utile. Ils l'appelaient "le vaisseau du désert".
Si l'homme examinait la corpulence et la force de cet animal, il ne pourrait que d'émerveillé en observant, dit Ibn Kathîr, que même un troupeau de cent chameaux peut être conduit par un enfant. En outre, il s'accroupit et bien que l'homme le charge de centaines de kilos, il se relève avec aisance. De plus, il est endurant, résistant à la faim et à la soif. Il peut rester dix jours durant sans boire. Il mange tout ce qu'il trouve, même ce que d'autres animaux répugnent à consommer. Il peut traverser de très longues distances, chargé de lourds fardeaux. Il semble bien qu'il ait été créé spécialement pour vivre dans des zones désertiques. "Ne voient-ils donc pas que, parmi ce que Nos mains ont fait, Nous leur avons créé des bestiaux dont ils sont propriétaires ; et Nous les leur avons soumis : certains leur servent de montures et d'autres de nourriture; et ils en retirent d'autres utilités et des boissons. Ne seront-ils donc pas reconnaissants ?" (S.36, 70 à 73)